Les Misérables

Un film réalisé par Tom Hooper

Sur l’affiche, l’argument prend de la place : l’adaptation cinéma d’un musical américain de Broadway d’après la comédie musicale française inspirée du monument littéraire de Victor Hugo. Derrière la caméra, l’australien Tom Hooper, multiprimé pour Le Discours d’un Roi. En passant d’un monarque bègue à de pauvres âmes qui chantent leurs peines, le réalisateur confesse-t-il une obsession cinématographique pour la voix ? « Je pense que ces deux films montrent surtout des personnages qui essaient de devenir une meilleure version d’eux-mêmes », botte-t-il en touche. Sous ses ordres, l’adaptation n’est plus un film, mais une expérience totale. Une longue expérience, chantée de bout en bout qui évite le supplice par la grâce de ses acteurs impliqués. Avec sa prestation pour « I Dreamed a Dream », Anne Hathaway s’est déjà assuré l’Oscar du meilleur second rôle. À ses côtés, Hugh Jackman en Valjean, dont on connaissait déjà les talents pour la chanson. Eddie Redmayne le jeune premier vu dans My week with Marilyn surprend : en un solo sur les barricades enfumées, il change tout le peu de choses qu’on pouvait penser de lui. Pour Russel Crowe en Javert, par contre, c’est une autre paire de manchettes. Mais la performance la plus surprenante vient de Sacha Baron Cohen et Helena Bonham-Carter, Thénardier plus bouffons que monstrueux, apportant une touche comique à un film fleuve qui montre la misère en chantant, à ne pas confondre avec la misère enchantée.

Un article de Evene