azz - A chaque époque son style.
Les mois de juillet et août sont ponctués par de nombreux festivals de jazz en France. Un style musical adopté depuis toujours par l'Hexagone et qui s'est construit en explorant différents courants.
Années 1910-1920 : le jazz hot.
- Artiste emblématique : Louis Armstrong (1901-1971), trompettiste.
- Album incontournable : The Best of the Hot 5 and Hot 7 Recordings (2009, Sony). La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, est le berceau du jazz. Blancs, Créoles et Noirs y mêlent leurs cultures musicales. Dans ce creuset naissent les premiers orchestres composés de cuivres (trompette, clarinette, trombone et saxophone), de percussions (batterie), d'un banjo ou d'un piano. Une musique festive ponctuée de solos. Ces "bands" jouent sur les bateaux à aubes du Mississippi. Le jazz remonte ainsi le courant et vient s'installer dans son nouveau berceau : Chicago
Années 1930 : le swing.
- Artiste emblématique : Count Basie (1904-1984), pianiste et chef d'orchestre.
- Album incontournable : The Quintessence (1994, Fremeaux et associés). Après la crise de 1939, l'épicentre du jazz se déplace. Les choses se passent désormais à New York, au Cotton Club et à l'Apollo Theater. Pour s'y produire, les orchestres deviennent des big bands : toujours plus de trompettes, de trombones et de saxophones. A leurs têtes, des mélodistes qui répondent aux exigences d'un public très cultivé. Le jazz devient plus mélodieux, plus souple. Ces groupes continueront à se produire après-guerre, accompagnant dans leurs tours de chant des crooners comme Frank Sinatra ou Dean Martin.
Années 1940 : le be-bop.
- Artiste emblématique : Charlie Parker (1920-1955), saxophoniste.
- Album incontournable : Now's The Time (2000, Dreyfus). Lassés de la musique ronronnante des big bands, des instrumentistes développent le be-bop destiné à mettre en valeur leur virtuosité et leur art de l'improvisation. Associés en quintettes (piano, batterie, trompette, saxo et contrebasse), ils se lancent dans des solos à partir d'un thème pré-écrit. Certains trouvent cela inaudible, mais d'autres voient dans cette forme de jazz l'expression du génie, libéré de contraintes étroites.
Début des années 1950 : le cool.
- Artiste emblématique : Chet Baker (1929-1988), trompettiste et chanteur.
- Album incontournable : My Funny Valentine (1994, Blue Note). En réaction à la sécheresse du style be-bop, des musiciens, souvent blancs et souvent de la Côte Ouest, inventent un style feutré et frais, accessible aux oreilles non averties. Le ton est plus décontracté et les mélodies plus évidentes. Le jazz accompagne alors une certaine façon de vivre, propre à des villes comme Los Angeles. Le fait que ce style musical soit majoritairement pratiqué par des Blancs n'est pas pour rien dans son succès. Mais il n'est ni révolutionnaire, ni particulièrement technique. Il est juste... cool.
Fin des années 1950 : le hard-bop.
- Artiste emblématique : Art Blakey (1919-1990), batteur et chef d'orchestre.
- Album incontournable : Moanin' (2004, Blue Note). Face au succès du cool, les jazzmen noirs contre-attaquent. Au milieu des années 1950, ils lancent le hard-bop, qui conserve les improvisations mais les parties où le groupe joue sont plus accessibles. Ce style, entre puissance d'u big-band et capacités d'expression des petites formations, connait un succès important et est considéré comme l'un des grands courants classiques du jazz.
Années 1960 : le free.
- Artiste emblématique : John Coltrane (1926-1967), saxophoniste.
- Album incontournable : Interstellar Space (2000, Impulse). Influencés par la radicalisation de la lutte pour les droits civiques, certains jazzmen américains décident d'explorer de nouvelles voies d'expression en repoussant les limites harmoniques et rythmiques. Ils déstructurent leur musique au point de la rendre inaudible. Quelques-uns de ces pionniers sont respectés voire adulés, beaucoup suscitent doutes et interrogation, y compris de la part de leurs confrères qui sont restés sur des chemins plus orthodoxes comme ceux qui privilégient le hard-bop