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Musique classique, jazz, variétés d'hier et d'aujourdhui
Henri Sauguet, de son vrai nom Henri-Pierre Poupard, est un compositeur français né à Bordeaux le 18 mai 1901 et mort à Paris le 22 juin 1989.
Dès l'âge de cinq ans, il reçoit de sa mère, Élisabeth Sauguet, dont il adoptera le nom de jeune fille comme pseudonyme, et de Marie Bordier ses premières leçons de piano. Puis, il suit les cours de Mlle Loureau de la Pagesse, organiste de chœur de l'église Sainte-Eulalie de Bordeaux, sa paroisse. La musique d'église et plus spécialement l'orgue ont sans aucun doute marqué profondément sa jeunesse. En effet, il a été élève d'orgue de Paul Combes et a occupé le poste d'organiste de l'église Saint-Vincent de Floirac de 1916 à 1922. « L'orgue ! Le rêve de ma jeune existence » écrit-il dans son ouvrage autobiographique, La Musique, ma vie.
Autre influence décisive, celle de Claude Debussy dont l'œuvre l'enthousiasme. L'anecdote souvent racontée veut que la seule lettre qu'il se décida à lui écrire parvînt au compositeur le jour de sa mort, le 23 mars 1918.
Revenu à Bordeaux, il fonde le « groupe des Trois » avec Louis Émié et Jean-Marcel Lizotte dans le but de faire entendre la musique la plus récente et libre de toute influence. Leur premier concert a lieu le 12 décembre 1920 avec des pages du « groupe des Six » (Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Germaine Tailleferre, Darius Milhaud et Francis Poulenc), d'Erik Satie et du « groupe des Trois » avec comme œuvre de Sauguet sa Danse nègre et sa Pastorale pour piano.
La carrière parisienne soliste de Sauguet démarre en 1924 par le ballet Les Roses écrit à la demande du comte Étienne de Beaumont et continue avec un opéra-bouffe en un acte intitulé Le Plumet du colonel. Il intègre les cercles de la musique nouvelle et collabore, notamment, avec des hommes de théâtre comme Charles Dullin (Irma en 1926) et Louis Jouvet (Ondine en 1939, La Folle de Chaillot en 1945). Il s'impose avec des opéras-bouffes (La Contrebasse en 1930), des opéras et opéras-comiques (La Chartreuse de Parme en 1939, La Gageure imprévue en 1942, Les Caprices de Marianne d'après Musset en 1954), quatre symphonies dont la Symphonie expiatoire (1947) à la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale, deux concertos pour piano, deux concertos pour violon, une Mélodie concertante pour violoncelle et orchestre en 1948, de la musique de chambre (Quatuor à cordes pour deux violons, alto et violoncelle, 1948), la suite symphonique Tableaux de Paris (1950).
Il travaille aussi activement entre 1933 et 1965 pour le cinéma et la télévision : L'Épervier (1933) et L'Honorable Catherine (1942) de Marcel L'Herbier , Premier de cordée (1944) de Louis Daquin, Les amoureux sont seuls au monde (1948) d'Henri Decoin, Clochemerle de Pierre Chenal (1948), Don Juan (1956) de John Berry, Lorsque l'enfant paraît (1956) de Michel Boisrond, etc.
Enfin, il compose vingt-sept ballets entre 1924 et 1965, dont La Chatte (1927), La Nuit (1929), Mirages (1943), La Dame aux camélias (1957) et Pâris (1964). Les Forains, créé le 2 mars 1945 au théâtre des Champs-Élysées sur un argument de Boris Kochno, connaît un succès immédiat et lance son jeune chorégraphe, Roland Petit.
Henri Sauguet disait de son art : « Être simple en usant d'un langage complexe n'est pas facile. Il faut écouter le conseil de Rameau qui prescrivait de cacher l'art par l'art même et croire avec Stendhal que seules les âmes vaniteuses et froides confondent le compliqué, le difficile avec le beau. »