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Musique classique, jazz, variétés d'hier et d'aujourdhui
Sujet: Billie Holiday.......... Sam 15 Déc - 17:13
Billie Holiday, de son vrai nom Eleanora Fagan, née à Baltimore le 7 avril 1915 et morte à New York le 17 juillet 19591, est une chanteuse de jazz américaine considérée comme l'une des plus grandes chanteuses que le jazz ait connu.
Quand Eleanora Fagan naît à Baltimore en 1915, sa mère, Sadie Fagan, a 13 ans et son père, Clarence Holiday, 17. Dans Lady Sings the Blues2, Billie Holiday, réécrivant son histoire, ajoute quelques années à son père, plus encore à sa mère, et en fait un couple marié. C'est l'une des nombreuses déformations de la réalité que Billie elle-même entretenait et dont son autobiographie a prolongé les effets. La réalité est un peu moins idyllique. Clarence et Sadie ne se sont jamais mariés. Clarence Holiday ne reconnaît pas l'enfant, il est guitariste de jazz, et passe sa vie dans les clubs la nuit, sur les routes le jour. Sadie, sa mère, n'a pas le temps de s'occuper d'Eleanora et la confie à sa famille : la fillette va d'un foyer à l'autre tandis que sa mère enchaîne les petits boulots à Baltimore, tout en voyageant souvent à New York où elle multiplie les rencontres masculines, en général rétribuées.
La petite Eleanora endure les violences de sa cousine Ida et subit un premier traumatisme : une nuit, alors qu'elle fait la sieste dans les bras de son arrière-grand-mère, celle-ci meurt dans son sommeil. Eleanora se réveille étranglée par les bras de la morte et panique. Elle restera plongée dans un mutisme coupable pendant des semaines.
Sadie reprend Eleanora à sa charge après quelques années. Elle a dix ans lorsque, pendant l'une des nombreuses nuits que sa mère passe dehors, elle est violée par un voisin pédophile. Elle est par la suite confiée au couvent du Bon Pasteur, où les maltraitances et les humiliations sont monnaie courante. Sadie parvient à en faire sortir sa fille et la reprend avec elle, à New York où elles vivent désormais. En 1928, Sadie se prostitue et installe Eleanora dans un bordel. La vie de la jeune fille est faite d'hommes, de violences, d'un détour en prison. En plein Harlem, sous la prohibition, Eleanora découvre les boîtes clandestines, où l'alcool coule à flots et où le jazz résonne du soir au matin. Presque par hasard, Eleanora rencontre un jeune saxophoniste, Kenneth Hollon, et décroche avec lui ses premiers engagements, dans le Queens et à Brooklyn. Elle a quinze ans et se choisit un nom de scène. Pas n'importe lequel. Lorsque, petite fille, son père passait la voir, il riait de ce garçon manqué et la surnommait Bill. Elle reprend ce sobriquet qu'elle adosse au nom de son père, qu'elle parvient d'ailleurs à retrouver à l'époque, alors qu'il joue dans l'orchestre de Fletcher Henderson.
Un peu grâce à son père, mais surtout grâce à son talent, Billie croise bien des musiciens, notamment Bobby Henderson avec qui elle tourne dans plusieurs clubs de Harlem, et dont elle devient bientôt la compagne. La vie n'est pas rose dans l'Amérique de la crise : Billie se contente des pourboires, qui s'accumulent lorsqu'elle entonne Trav'lin' All Alone ou Them There Eyes.
En 1933, John H. Hammond, producteur pour Columbia, découvre Billie dans un club où elle chante par hasard, à l'occasion d'un remplacement. Immédiatement convaincu de son talent, il lui ouvre les studios de Columbia pour une session avec un autre jeune musicien sous contrat avec la firme, le clarinettiste Benny Goodman : ce jour-là, elle enregistre Your Mother's Son-in-Law et Riffin' the Scotch, et y gagne trente-cinq dollars. L'année suivante, elle chante avec Bobby Henderson à l'Apollo Theater, la salle à la mode où l'on vient applaudir les jeunes talents. Leur liaison cesse peu de temps après, Bobby étant déjà marié. Billie rencontre d'autres musiciens prometteurs : parmi eux, Lester Young, engagé par Fletcher Henderson. La chanteuse et le saxophoniste se lient immédiatement d'amitié. Lester la surnomme Lady Day, Billie le surnomme President, ou plus brièvement Prez. Elle et lui sillonnent les clubs après leurs engagements respectifs, du soir au matin.
Billie chante également avec Duke Ellington qui la choisit pour son court-métrage Symphony in Black, dans lequel elle interprète Saddest Tale. À la même époque, elle entame une liaison avec le jeune saxophoniste Ben Webster. John Hammond programme le 2 juillet 1935 un enregistrement pour la firme Brunswick, avec Billie, Ben Webster, ainsi que Benny Goodman, le pianiste Teddy Wilson, le trompettiste John Truehart, le contrebassiste John Kirby et le batteur Cosy Cole. What a Little Moonlight Can Do et Miss Brown to You en ressortent, gravés à la perfection, et figurent dans les meilleures ventes de l'année. Tout va bien pour Billie, qui enchaîne les aventures sentimentales et installe sa mère à la tête d'un petit restaurant où, souvent, on se retrouve après la nuit pour le petit déjeuner.
Elle devient dès lors l'une des vedettes du jazz new-yorkais, à travers de nombreux engagements qu'elle partage régulièrement avec Teddy Wilson. Le style de Billie, intimiste, s'adapte mal aux plus grands shows, réservés à Bessie Smith et à ses imitatrices. Peu importe : ses disques avec Lester Young se vendent bien et Billie chante bientôt avec le grand orchestre de Count Basie, puis avec celui d'Artie Shaw. Une chanteuse noire dans un orchestre blanc ! La tournée avec ce dernier est pourtant écourtée, à cause du racisme des États du sud, où elle ne peut pas chanter, ni même réserver une chambre d'hôtel ou entrer dans un restaurant avec les musiciens de l'orchestre.
Rentrée à New York, Billie continue de chanter dans les clubs grâce aux engagements que lui trouve John Hammond, en particulier au Café Society. C'est à cette époque qu'on la voit boire de plus en plus, et fumer de la marijuana. C'est à cette époque aussi qu'elle enchaîne des liaisons féminines et qu'on la surnomme « Mister Holiday ».
En mars 1939, un jeune professeur de lycée, Abel Meeropol sous le pseudonyme Lewis Allan, écrit un poème et propose ensuite à Billie Holiday de mettre en musique et d'interpréter Strange Fruit. Cette métaphore du lynchage des noirs dans la brise du sud devient la chanson-phare du Café Society et de Billie. La chanson déchaîne la controverse, et l'enregistrement qui en est bientôt tiré rencontre un immense succès.
La reprise par Billie de Gloomy Sunday en 1941, une chanson de désespoir sur le thème du suicide traduite du hongrois à l'anglais dans les années 1930, prolonge ce succès dans un registre similaire, bien que moins engagé.
ninipeaudetoutou777 Admin
Messages : 9805 Date d'inscription : 14/12/2012
Sujet: Re: Billie Holiday.......... Sam 15 Déc - 17:14
Charly2 moderateur
Messages : 2843 Date d'inscription : 03/02/2015 Age : 68
Sujet: Re: Billie Holiday.......... Sam 11 Avr - 15:41
Elle est extraordinaire !
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Sujet: Re: Billie Holiday..........
Billie Holiday..........
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