(de NINI)
Mireille Hartuch plus connue sous le pseudonyme de Mireille, née le 30 septembre
1906 à Paris et décédée le 29 décembre 1996 à Paris, est une compositrice,
chanteuse et actrice française. Elle est l'épouse de l'écrivain Emmanuel
Berl.
Issue d'une famille de musiciens (elle est la nièce de Charly King,
l'inventeur des claquettes1), Mireille Hartuch apprend très tôt le piano et le
théâtre. Son père est Britannique, sa mère Polonaise. À six ans, elle traverse
la Manche pour tourner son premier film (en figuration). Elle s'intéresse au
piano mais ne poursuit pas dans cette voie en raison de mains trop petites2. Ce
dernier lui suggère d'ouvrir une école, ce sera le Petit Conservatoire de la
chanson3. En 1928, elle est engagée au théâtre de l'Odéon par son directeur,
Firmin Gémier et commence une collaboration avec le librettiste Jean Nohain
(frère du décorateur du théâtre, Claude Dauphin). Elle compose avec Nohain une
comédie musicale du type dit « auvergnat » et d'une durée de cinq heures,
intitulée Fouchtra, mais échoue à la vendre.
Parlant couramment
l'anglais, Mireille passe deux ans aux États-Unis, d'abord à New York où elle se
produit dans un théâtre de Broadway, puis à Hollywood. En 1931, elle apparaît
dans un film avec Douglas Fairbanks Jr. et un autre avec Buster Keaton. Uné
mélodie de Fouchtra est néanmoins reprise en partie en 1932 par le duo musical
Pills et Tabet avec la chanson Couchés dans le foin, aidé par l'éditeur Raoul
Breton, ce qui l'amène à rentrer en France.
Retour gagnant en
France[modifier]
De retour en France, sa carrière de compositrice décolle
quand ses chansons sont interprétées par les vedettes de l'époque : Maurice
Chevalier, Charles Trenet et le jeune Jean Sablon. Elle enregistre ainsi avec
Phil et Tabet ce qui s'appelle alors des « opérettes disquées », comme Ce petit
chemin, Vieux château ou C'est un jardinier qui boîte2.
En 1933, elle
apparaît dans le film français Chourinette. Un an plus tard, elle commence une
carrière de chanteuse solo accompagnée d'un piano, se produisant notamment à
l'A.B.C., l'Alhambra ou encore Bobino. En 1937, elle épouse l'écrivain et
philosophe Emmanuel Berl.
Seconde Guerre mondiale et
après-guerre[modifier]
Ses origines juives ainsi que celles de son mari
la contraignent à fuir Paris occupé. En 1940, elle s'installe à Argentat en
Corrèze où elle participe activement à la Résistance et est à la tête du Comité
de Libération.
Après la Seconde Guerre mondiale, par le truchement de sa
composition de chansons, elle devient une amie de Jean Cocteau, Albert Camus,
André Malraux, Sacha Guitry et Yves Montand (lequel la célèbre dans Parce que ça
me donne du courage en 1949 et Une demoiselle sur une balançoire en 1950)2, rue
Boissière, en 1955. Il est notamment médiatisé par une émission hebdomadaire de
radio (le dimanche) et de télévision (de 1960 à 1974). Il participera à former
la voix d'une génération de chanteurs, comme Alice Dona, Hervé Cristiani, Yves
Duteil, Françoise Hardy, Colette Magny, Robert Donat ou encore Alain
Souchon.
Âgée, elle ne quitte toujours pas la scène et chante à Bobino et
au Printemps de Bourges en 1976 ainsi qu'au théâtre de Chaillot, en 1995. Elle
demeura au 36 rue de Montpensier pendant 40 ans.