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| Sujet: Johann Friedrich Hölderlin Sam 15 Déc - 16:26 | |
| Texte de nini Johann Friedrich Hölderlin ['fʁi:dʁɪç 'hœldɐlɪn] (1770-1843) est un poète et philosophe (il était très proche de Fichte, Schelling, Hegel) de la haute période classico-romantique en Allemagne – époque que la tradition culturelle occidentale fait encore rayonner autour de la figure emblématique de Goethe1. Cet acmé de la littérature allemande, créatrice plus tardive de son premier grand « classicisme » en Europe2 précédé d’un « pré-classicisme » (Lessing…), comprend l’ensemble du courant qui va du Sturm und Drang aux deux grands classiques allemands Goethe et Schiller pour engendrer les « Modernes » du romantisme allemand (Tieck, Novalis…). L’énorme élaboration philosophique allemande d’alors, sécularisatrice de la religion par le protestantisme culturel, est partie prenante de cette époque : le grand nom, c’est Emmanuel Kant, que Hölderlin appellera le « Moïse de la nation allemande ». Par le « titan » Fichte (selon Hölderlin, son étudiant à Iéna en 1794-1795) qui trouve la « révolution copernicienne » de Kant « inachevée », on aboutit à l’idéalisme allemand : le « trèfle » Hölderlin – Hegel – Schelling, étudiants en théologie ensemble au Stift, le Grand Séminaire protestant de Tübingen). Hölderlin oppose néanmoins une objection fondamentale : l’être ne peut se confondre avec l’identité3. Hölderlin excède cette époque. Il l’excède de loin, en deçà et au-delà, pour commencer de nous arriver plus véritablement au XXe siècle : parce qu’il l’excède en profondeur, par sa traduction de la Grèce en Hespérie (le retournement catégorique occidental). Né le 20 mars 1770 à Lauffen am Neckar, en Bade-Wurtemberg (Baden-Württemberg), Hölderlin perd à l'âge de deux ans son père, administrateur de biens conventuels, qui meurt à 36 ans. En 1774, sa mère, Johanna Christina Hölderlin, alors âgée de 26 ans, se remarie avec le conseiller Gock, bourgmestre de Nürtingen, qui décédera en 1779. Cette situation de l'enfant Hölderlin exposé à la mort accidentelle de son « second père » répétant celle de son « vrai père » a suscité après coup au XXe siècle l'intérêt de la psychanalyse4. En fait, l'enfance de Hölderlin, qui, à la suite des veuvages de sa mère, baigne dans un milieu familial essentiellement maternel et féminin, plonge dans une succession de vies et de morts : la plupart de ses petites sœurs, ainsi qu'un anonymus meurent en bas âge, ce qui est monnaie courante à la fin du XVIIIe siècle. Seuls restent en vie sa deuxième sœur et chère « Rike », Heinrike Hölderlin, née en 1772, et un demi-frère, Karl Gock, né en 1776. Poussé par sa mère, qui souhaiterait le voir devenir pasteur comme son propre père, Hölderlin entre en 1784 au petit séminaire de Denkendorf, où il apprend le grec, le latin et l'hébreu. Il va lire Klopstock, et la poésie idéaliste de Schiller. Vers l'âge de quatorze ans, il écrit ses premiers poèmes (comme Mon propos), ainsi que ses premières lettres retenues5. Hölderlin trouve l'aide d'un père spirituel, comme il l'écrira dans une lettre à Nathanaël Köstlin, en la personne du diacre de Nürtingen : « Je vous prie très humblement, très cher Monsieur le Diacre, d'être mon guide, mon père, mon ami »6. Deux ans plus tard, Hölderlin poursuit ses études au séminaire de Maulbronn, où il se lie avec son condisciple Immanuel Nast, qu'il appelle son Cher frère dans les lettres qu'il lui adresse, et connaît son premier amour avec Louise Nast, la cousine de ce dernier. |
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| Sujet: Re: Johann Friedrich Hölderlin Mer 26 Déc - 16:50 | |
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