Ludwig Aloisius Minkus, dit Léon Minkus (en russe Людвиг Минкус ; 23 mars 1826-7 décembre 1917), est un compositeur autrichien de musique de ballet, un violoniste virtuose et un professeur de violon.
Minkus est surtout connu pour les partitions qu'il a composées en tant que Compositeur de Ballets des théâtres Impériaux de Saint Pétersbourg pour lesquels il écrivit des œuvres originales et des reprises à l'intention des Maîtres de Ballet Petipa et Arthur Saint-Léon. Ses compositions les plus célèbres sont : La source conjointement avec Léo Delibes (1866), Don Quichotte (1869) et La Bayadère (1877). Il a également écrit des passages destinés à être insérés dans des ballets existants. Parmi ceux-ci, notons : le Grand pas classique, le Pas de trois et la Mazurka des enfants écrits pour la reprise par Petipa, en 1881, du ballet Paquita.
De nos jours, la musique de ballet produite par Minkus est une des plus connue et interprétée par tous les ballets. Elle fait également partie intégrante du répertoire du ballet classique traditionnel.
Léon Minkus, de son patronyme complet Aloysius Bernhard Philipp Minkus est né le 23 mars 1826 à Innere Stadt (Vienne), un arrondissement de Vienne. Son père, Theodor Johann Minkus, est né, en 1795, à Groß-Meseritsch, Moravie actuellement situé en République tchèque sous le nom de Velké Meziříčí. Sa mère, Maria Franziska Heimann, est née à Pest (Hongrie) en 1807.
Minkus était d'origine juive mais ses parents se sont convertis au catholicisme peu avant d'émigrer à Vienne et se sont mariés le jour suivant. Les raisons de cette conversion ne sont pas très claires mais il semble que ce soit le seul moyen de s'établir dans la capitale impériale à cette époque.
Le père de Minkus est un grossiste en vins pour la Moravie, l'Autriche et la Hongrie. Il ouvre un restaurant, animé par son propre orchestre, dans l'arrondissement d'Innere Stadt. Ce fait pourrait avoir influencé le jeune Minkus -il est possible qu'il ait composé Tanzkapelle pour l'orchestre de son père, une des nombreuses formations de la capitale impériale. Il s'initie au violon vers l'âge de quatre ans et commence des études musicales à la Gesellschaft der Musikfreunde de Vienne.
Le violoniste fait ses débuts devant le public viennois à l'âge de huit ans. Le 18 octobre 1845, une publicité concernant les représentations de la saison précédente et parue dans le journal viennois Der Humorist, définit ainsi le jeu caractéristique de Minkus : « un style classique doublé d'une exécution brillante ». Le jeune Minkus se produit bientôt dans des salles de concert en soliste. Il est qualifié d'enfant prodige à la fois par le public et par les critiques.
Minkus commence à composer pour le violon alors qu'il est toujours étudiant. Cinq pièces pour cet instrument sont publiées en 1846. Minkus s'essaye à la direction d'orchestre dès cette époque. Il est le chef en titre d'un orchestre qu'il complète en lui incorporant celui dirigé par le jeune Johann Strauss II (des années plus tard, Strauss fera la connaissance d'Eugen Minkus, directeur d'une banque viennoise et frère de Ludwig).
La biographie de Léon Minkus de 1842 à 1852 est peu documentée.
Des demandes de visas pour visiter l'Allemagne, la France et l'Angleterre sont retrouvées mais rien ne dit qu'elles aient abouti. En 1852, Minkus accepte le poste de premier violon au sein de l'Opéra de la Cour de Vienne mais, en raison de son peu d'empressement pour remplir les conditions exigées par sa charge, il part, cette même année, pour une importante mission musicale à l'étranger. Mission qui bouleversera le cours de sa vie à tout jamais.
En 1853, Minkus épouse Maria Antoinette Schwarz, née à Vienne en 1838, en l'église catholique de Sainte-Catherine à Saint-Pétersbourg.
Après trente neuf années passées en Russie, Minkus et sa femme quittent définitivement la Russie dans le courant de l'été 1891 pour leur Vienne natale. Le compositeur, en semi-retraite, vit chichement d'une modeste pension que lui verse le Trésor du Tsar. Il habite pendant quelque temps Karl Léon Strasse, dans un appartement du troisième étage que lui loue son ami Theodor Leschetizky, professeur de piano et pianiste réputé.
Après le décès de sa femme survenu en 1895, Minkus déménage dans un appartement situé à Gentzgasse où il passera le reste de sa vie seul et dans une extrême indigence, les rumeurs de la Première Guerre mondiale ayant interrompu le versement de la pension que lui alloue le tsar.
Une pneumonie contractée au cours d'un hiver particulièrement froid l'emporte le 7 décembre 1917 à l'âge de quatre-vingt onze ans, sans descendance et assisté par sa nièce Clara von Minkus.
Minkus est enterré au cimetière Döblinger de Vienne. Sa sépulture est détruite en 1939 par la police nationale-socialiste à l'époque où toutes les tombes de personnes ethniquement « indésirables » (particulièrement les descendants de juifs) ou pour qui les taxes annuelles du cimetière n'ont pas été acquittées sont « nettoyées ». Ses ossements, exhumés, ont été transférés dans une fosse commune.